Genèse d'une belle aventure : les vitrages de l'église de la cité médiévale de Vaison-la-Romaine
Depuis un siècle, l'église cathédrale de la cité médiévale (autrement nommée haute ville) de Vaison-la-Romaine dépérissait à l'ombre des ruines du château des comtes de Toulouse. Désertée par les fidèles depuis la fin du XIXème siècle, elle menaçait ruine.
En 2009, quelques habitants de la haute ville, ne supportant plus cette déplorable situation, décidèrent d'agir pour éviter la disparition de ce magnifique édifice. Ils se constituèrent en association, les Amis de l'Eglise de la Cité Médiévale (AECM).
Grâce à la générosité des Vaisonnais de souche et d'adoption, (dont de nombreux étrangers), des travaux de première urgence furent effectués, auxquels les adhérents mirent souvent la main à la pâte.
En 2013, l'église fut à nouveau ouverte. Pour la faire vivre, l'association y organisa tout de suite expositions et concerts.
Hélas ou heureusement, les pouvoirs publics conditionnèrent la poursuite des travaux de rénovation intérieure à la réfection complète de la toiture. Une étude effectuée par la service du patrimoine de la Ville révéla la complexité, et surtout le coût de ce chantier : plus de 400,000 €.
L'AECM pris le problème à bras le corps et lança une souscription publique qui remporta immédiatement un franc succès.
En 2016, Philippe Turrel président de l'association «Confluences», qui anime depuis de nombreuses années le jumelage entre Vaison et Martigny en Suisse, invite Léonard Gianadda, créateur et Président de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny, au vernissage d'une exposition qu'il lui a consacrée à la galerie des Origines à Vaison-la-Romaine.
A cette occasition, il invite le président de l'AECM, Patrick Neyrat, à un déjeuner en présence de Léonard Gianadda.
Patrick Neyrat profite de cette «aubaine» pour lui présenter le dossier de réfection de la toiture. Après avoir feuilleté le dossier à peine quelques minutes, Léonard Gianadda perçoit l'intérêt du «chantier» et offre un don de 5000 € à l'association. Les fonds sont versés quelques jours plus tard.
En 2017, Philippe Turrel, invite à nouveau Léonard Gianadda pour le vernissage d’ une nouvelle exposition consacrée au parc de sculptures de la Fondation Pierre Gianadda. Pour le remercier de son précédent geste de mécène, Philippe Turrel et Patrick Neyrat décident de recevoir Léonard Gianadda à l'église cathédrale qu'il n'avait jamais visité. A l'issue de la visite il accorde un nouveau don de 5000 € à l'AECM.
Quelques semaines plus tard, Léonard Gianadda fait parvenir au maire de Vaison-la-Romaine, à Patrick Neyrat et Philippe Turrel, une lettre dans laquelle il fait par de son intention d'offrir à Vaison-la-Romaine, l'ensemble des vitraux de la cathédrale de la cité médiévale.
Qui plus est, il annonce que ceux ci seront réalisés par un artiste de renommée internationale, Le Père Kim En Jong, frère dominicain résidant à Paris, auteur de vitraux dans de nombreuses églises en France et un Europe.
Il a notamment réalisé les vitraux de la nouvelle cathédrale d'Evry (Essonne), de la basilique Saint Julien à Brioude (Auvergne), ce qui lui a valu d'être promu Officier de Arts et des Lettres par le ministre de la culture.
Il expose actuellement ses œuvres dans un musée du Vatican.
Léonard Gianadda ayant assorti sa généreuse offre d'un délai incompressible de réponse favorable de l'administration française avant le 15 novembre 2017, le maire de Vaison-la-Romaine, Jean François Périlhou et le service du patrimoine de la ville, en la personne de Christine Bezin, se sont emparés immédiatement du dossier pour le soumettre au plus vite à la DRAC et aux Architectes de Bâtiments de France.
Si tout va bien, si les délais sont quelque peu raccourcis, si toutes les parties prenantes y mettent du leur, conscients de l'importance de l'enjeu, si la création et la fabrication sont exécutées en 2018 ce magnifique projet serait mis en place pour le 40 ème anniversaire du jumelage Vaison/ Martigny en 2019.
Cette réalisation est une chance inouïe pour Vaison-la-Romaine et sa région qui bénéficieront immédiatement de la notoriété de l'artiste. Il ne fait pas de doute que de nombreux visiteurs viendront admirer les vitraux de la cathédrale de la cité médiévale, comme ils se déplacent aujourd’hui en nombre à Brioude, depuis que le Père Kim y a installé ses œuvres.
Le Père Kim En Joong
Né en Corée du Sud en 1940, pendant l’occupation japonaise, Kim En Joong connaîtra la guerre des deux Corées, le communisme, les privations. Son père, calligraphe, élève ses huit enfants dans la tradition taoïste. En 1956, sa rencontre décisive avec un professeur de calligraphie l’oriente vers les arts graphiques, il rentre à l’école des Beaux-Arts de Séoul et suit parallèlement des cours de français dispensés par la mission étrangère. Très vite, il fait le choix délibéré d’étudier la peinture occidentale, et s’intéresse à l’impressionnisme, au cubisme et à l’art abstrait. Durant ces années, alors qu’il peint sans relâche pour subvenir à ses besoins, il devient professeur de dessin au séminaire catholique de Séoul. Il découvre la religion catholique, ses rites, la liturgie, la paix et le silence de l’église paroissiale de Hai Wha. Le message d’abord flou, deviendra vite précis. Kim En Joong demande et reçoit le baptême en 1967. Le site internet du Père Kim En Joong: https://www.kimenjoong.com/ |